Aux Antilles : hommes et choses

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TRINIDAD

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point parler de ces diverses industries, de ces productions multiples sans lesquelles Trinidad n'existerait même pas?Allons donc ensemble voir une plantation de cocotiers ; sautons dans un de ces tramways rapides qui sillonnent la ville, et qui tous portent des noms bizarres : Cocorite, Four Roads, etc., ce dernier ainsi nommé parce qu'il conduit en pleine forêt de cocotiers, à un carrefour curieux, m'a-t-on dit, d'où quatre routes se détachent en croix comme les rayons d'une étoile, et s'enfoncent, se perdent très vite sous des voûtes de palmes. Dix minutes de course à travers la ville, cinq dans les faubourgs : nous voici au long de la mer, en plein village hindou. Les types déjà vus sur la côte orientale d'Afrique apparaissent à nouveau. Ils défilent tous pareils à ceux de làbas. Il semble que de Zanzibar ou Dar-es-Salam on vient de les transporter ici. Ce sont les mêmes hommes noirs, minces, élancés, à la démarche imposante et souple, les mêmes petites femmes aussi, aux bras ronds, aux chairs grasses, chevilles, poignets cerclés de larges bracelets. Parfois un grand anneau de cuivre, passé dans les narines, tombe jusqu'au bas de leur menton, encadrant d'un cercle d'or la moue à la fois provocante et dédaigneuse de la bouche.


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