Aux Antilles : hommes et choses

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AUX ANTILLES

partout, en tous sens, s'aperçoivent des petits hommes blancs, vêtus de toile, souples, agiles, un bras levé, un pied en l'air, qui pivotent, qui sautent sur l'herbe verte en agitant des tambourins ou des raquettes. Des villas somptueuses, quelques-unes même au style opulent et trop lourd, bordent sur trois de ses côtés ce champ de courses. Ce sont des habitations de riches planteurs, propriétaires de vastes forêts de cocotiers, d'immenses champs de cacaoyers, de caféiers ou de cannes. Au Nord se festonnent ces collines verdoyantes qu'en arrivant à Trinidad j'apercevais de la haute mer. Là se donnent rendez-vous les élégants de la ville. Le tennis, le golf, le cricket de cinq heures fourmillent d'élégantes et jolies spectatrices. Des clubmen à la mise impeccable y viennent étaler leurs souliers jaunes, leurs gants blancs, leurs cravates de soie flottante sur de fines chemises en flanelle. Car Port-of-Spain est maintenant une ville riche, aristocratique. Qu'ils sont lointains ces jours où Alonzo Perez, marin de Colomb, y aborda pour la première fois ! Cinq siècles nous en séparent. C'était le 30 juillet 1498, je crois. Mais si l'on songe à l'abîme de civilisation creusé entre les deux époques, ces temps semblent plus reculés encore.


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