Aux Antilles : hommes et choses

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AUX ANTILLES

crois tôt ou tard fatale, nous ne manquons pas, par ailleurs, d'autres moyens pour en retarder l'échéance. Nous ne sommes pas seuls là-bas. L'Angleterre ne paraît pas encore disposée à céder ses droits et ses territoires américains à la puissance de l'Union. Lorsqu'on possède, en Trinidad, une colonie si belle, si vivante, si prospère, on doit se sentir médiocrement enclin à des transactions prématurées. De temps à autre, il est vrai, en Angleterre comme en Amérique, on célèbre, à grand fracas, de chaque côté de l'Atlantique, la communauté de race des nations sœurs. Simple compliment, salut courtois entre gentlemen, murmurent les Anglais ; phrase charmante, éminemment propre à bien terminer un toast, pensent les Américains ; mais les affaires sont les affaires. Lorsqu'il s'agit de guinées ou de dollars les AngloSaxons se réveillent ; et les deux peuples ont les dents longues ; au diable soient les sentiments 1 Que la politique des Anglais se montre toujours subordonnée à leurs intérêts ; que l'explosion de leur cordialité sonne comme une fanfare dont leurs agents consulaires restent les chefs d'orchestre prudents et circonspects, il est presque banal de le dire; mais en ce qui concerne spé-


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