Aux Antilles : hommes et choses

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EN MER

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comme deux aimants prodigieux qui s'attirent par un côté et se fuient par l'autre, étant à la fois ennemis et parents. » En ce qui concerne spécialement la Martinique et la Guadeloupe, la note dominante qui m'en restera, ce qui à la fois explique tout le passé, et contient, hélas, tout l'avenir de ces îles, c'est une haine de races, sourde, inavouée, mais furieuse et qu'avivent encore, parce qu'ils l'exploitent, quelques politiciens de couleur sans scrupule. Au cours de cette relation, j'ai cité certains exemples de cette rivalité. J'ai montré les fils de créoles, peu nombreux, débordés par les fils de ces esclaves émancipés, leurs ouvriers encore aujourd'hui. Puis, d'un trait rapide, j'indiquais l'existence de cette classe intermédiaire des métis remuante, intelligente, ambitieuse. Elle détient maintenant les petits emplois, les petits métiers, tout le commerce moyen de la colonie.

1. J'ai employé dans cet ouvrage le mot métis dans son sens large et étymologique, comme siguifiant tout homme d'un sang mêlé. Strictement au contraire, il signilie tout homme issu du croisement des races indienne et européenne; le mot mulâtre concernant dans cette acception les hommes qui tirent leur origine de la race blanche et nègre.


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