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AUX ANTILLES
caractérisait d'un si beau vers : « Le long rugissement de la vie éternelle. » Mainte fois, au cours de ce récit fut développée cette pensée, mais il y faut toujours revenir; il faut se laisser aller à cette impression ; elle est partout dominante. Je la ressentais encore aujourd'hui, en visitant cette propriété sucrière de Lareinty si débordante d'activité, si fourmillante de vie. M. Z... avait eu l'amabilité de m'y conduire. Vous allez y venir avec moi. Et vous y viendrez en automobile !...Ne souriez; pas. Oui, par ces routes, belles sur certains parcours, défoncées sur d'autres, parfois à peine tracées, le nouveau véhicule poursuit la série de ses exploits. Il existe même un service public de voitures motrices ; nous en avons rencontré une énorme tout à l'heure, embourbée jusqu'aux essieux, bondée jusqu'au toit de voyageurs désespérés. Celle où j'ai pris place, plus modeste, compte huit chevaux, et c'est une voiture particulière. Mais ne croyez pas que les coussins d'un automobile, même d'un automobile particulier, soit à la Martinique un lit de roses. Et même cette randonnée m'en rappelle point pour point une autre qu'il y a trois ans j'accomplissais dans le Zoulouland. « Quelle locomotion, Dieu de la Bi-