Aux Antilles : hommes et choses

Page 122

110

AUX ANTILLES

Or depuis mon arrivée une colline m'intrigue qui domine la ville, en arrière, etd'oùla vue doit s'étendre, incomparable, sur tout le pays. J'en veux faire l'ascension. Ceci résolu à la hâte, je déjeune et pars. Un quart d'heure environ pour dépasser les dernières maisons des faubourgs et Roseau disparaît. Brusquement la route entre en pleine campagne, elle se change en un sentier étroit, sinueux entre les hautes plantations de cannes. Mais oubliant le soleil des tropiques dont les rayons à travers mon mince chapeau de paille me brûlent le crâne, j'avais trop présumé de mes forces. Épuisé après une demi-heure d'ascension, je m'arrête à l'ombre, sous un petit bois de cocotiers, résolu à ne point poursuivre, à redescendre. Fort heureusement passe un colon anglais, à cheval, avec une autre monture libre qu'il tient par la bride. Il s'arrête, m'interroge. Puisque je désire gravir cette montagne, rien de plus simple, me ditil. Il y habite, il va m'y conduire, me guider. En selle donc ; je monte à cheval à ses côtés. Nous voici tous deux, cheminant parmi la campagne ensoleillée, causant comme de vieux amis, avec d'autant plus de facilité que cet Anglais


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.