Aux Antilles : hommes et choses

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LA DOMINIQUE

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arrive ainsi après quatre heures de marche et d'enchantement dans un vaste cirque de verdure, ancien cratère aujourd'hui comblé d'où jaillissent les fameuses sources sulfureuses qui donnèrent leur nom à la contrée : Sulphur Spring. Avec précaution on s'en approche. Le sol miné peut céder sous les pas. De fort loin, au milieu du feuillage, elles s'annoncent par de hautes colonnes de vapeurs. Mais ces sources on ne peut les voir, il y aurait un véritable danger à se pencher sur leurs jets asphyxiants et brûlants. Il en existe d'autres, de moindre importance, d'une autre espèce, qui ne dégagent point de vapeurs, qui ressemblent à de grosses pustules remplies d'une boue épaisse, jaunâtre et molle, continuellement soulevée par l'expansion d'une force interne, par des gaz dont les larges bulles viennent, avec un bruit de glouglou, crever à la surface. Celles-là se laissent observer sans danger. Penché maintenant sur leur surface agitée, en voyant bouillonner et sourdre ces boues j'ai la sensation de l'immense chaudière qu'est notre globe, de la nature volca-

exploité industriellement pour la fabrication de l'acide citrique et l'extraction du jus de citron. Le citron des Antilles est plus petit que celui d'Espagne et d'Afrique. Il reste toujours vert ; son parfum est très pénétrant.


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