Aux Antilles : hommes et choses

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AUX ANTILLES

énormes, gommiers aux puissants rameaux, fîguiers sauvages plus gigantesques encore. Tous apparaissent couverts de plantes parasites : orchidées, pins sauvages, clusiers aux jolies fleurs roses. A leur sommet courent des lianes les reliant, les entrelaçant comme sur une rade les cordages des navires dans une forêt de mâts. Poivriers nains avec leurs feuilles si fines, si légères, orchidées de toutes couleurs ; ananas sauvages, fougères, tous se pressent en un fouillis si désordonné qu'il faudrait stationner ici pendant des jours pour en dénombrer les espèces. Et toujours àu long de la montagne chevauche le sentier, et toujours l'on passe brusquement de la nuit des arbres à la pleine lumière de perspectives immenses. Les mamelons, les pics se succèdent, chevauchant les uns sur les autres, bourrés de verdure jusqu'au sommet. Sautant en murmurant sur des pierres, parfois un petit ruisseau rapide longe le sentier ; au travers des branches, à votre approche un oiseau au somptueux plumage s'envole ; des négresses au corps souple, à la belle stature vous croisent portant sur leur tête de larges corbeilles pleines de fruits odorants1; et l'on 1. Des citrons surtout. Dominique est la seule île des Antilles où le citron soit l'objet d'un grand commerce. Il y est


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