Aux Antilles : hommes et choses

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LA MARTINIQUE

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vert, haute et spacieuse verrière, aux armatures de fer, dont l'aspect, le style ne tranchent aucunement sur la banalité ordinaire de ces sortes d'édifices. Mais à peine y ai-je pénétré, que de suite je me sens transporté en un pays exotique. Brouhaha assourdissant de voix glapissantes, de voix qui prononcent des mots français avec un zézaiement étrange, une intonation inaccoutumée, teinte multicolore des châles, des coiffures, des robes surtout; rien en vérité de ce que l'on voit ici ne souffre une comparaison quelconque avec l'Europe. Seuls, ceux-là qui ont déjà beaucoup voyagé peuvent s'attendre à quelque chose d'analogue, avec une moins grande profusion de couleurs variées toutefois. Depuis la négresse africaine, noire comme de l'encre, jusqu'à la mulâtresse imperceptiblement ombrée, aux ongles à peine orangés, toutes les variétés de croisement s'y rencontrent. Sur ces visages s'égrène la gamme complète des demi-teintes. Les tons jaunes dominent cependant, mais d'un jaune particulier, plus chaud, aussi clair, et plus sombre à la fois que celui des races Japonaise ou Chinoise. Il y a du noir sur toutes ces faces. Sous les croisements le fond de la race transparaît. Quant aux coiffures de ces Martiniquaises,


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