Les corsaires du Roi

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LES CORSAIRES DU ROI

j'avais abandonné Messieurs Maurellet, et je servais le capitaine Vosselaert, un Ostendais, qu'on appelait aussi Le Flamand. C'est lui qui m'a donné la grande leçon de courage et de persé vérance ; c'est avec lui, sur la Grimace, que j'ai appris mon métier de corsaire au service du Roi ; c'est avec lui que nous avons abordé la PommeCouronnée, qui se nommait alors l'Empenachado ; et c'est après sa mort glorieuse que j'ai pris le commandement de son navire. — Pour moi, dit à son tour le capitaine Lambert, je crois bien que ma mère — Dieu ait son âme au paradis — avait du lait de flibustière et qu'on m'a bercé des Filles de Bayonne... et autres chansons de cabestan, car j'ai toujours vu le ciel à travers les agrès, et la mer par l'embrasure des sabords. Je ne pense pas qu'il y ait de vie plus noble que celle mobile et hasardeuse d'un navire au large ; et je suis bien sûr qu'il n'y a pas d'autre fin pour un homme comme moi qu'un bon coup de pistolet dans un abordage. — Je vous le souhaite, fit avec flegme M. Mouse, et je sais que vous faites tout ce que vous devez pour cela, sans quoi vous ne m'auriez pas pris. -— C'est un bonheur pour moi, reprit M. Lambert en l'embrassant. Il fallait à cette fête un gentilhomme anglais plein de politesse, pour


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