Les corsaires du Roi

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LES CORSAIRES DU ROI

sabords du brigantin restaient vides. A la crête du vibord, pas une coiffure n'avait bougé. La corvette canonnait de toute sa bordée, de flanc d'abord, en enfilade ensuite. Personne ne répondait au canon, mais de temps en temps un coup de mousquet partait du brigantin et tuait son gabier sans jamais le manquer. L'équipage s'impatientait. A la fin les cris : A l'abordage ! retentirent sur la Marimanta, suivis d'une manœuvre qui porta son beaupré dans les haubans de misaine du forban. Tous les hommes sautèrent sur le pont. Au pied du grand-mât, son sabre dans une main, son chapeau dans l'autre, le capitaine Hauchecorne riait à gorge déployée. On le ficela contre son mât, tandis que le plus gros des assaillants fouillaient le navire du haut en bas. Ils ne trouvèrent, bien entendu, rien de ce qu'ils cherchaient, ni l'équipage, ni les piastres, et de colère d'avoir été les dupes d'un seul homme et d'avoir perdu du monde, ils voulaient le faire sauter avec son bateau. Finalement la peur de la garcette les rendit sages : ils conduisirent le prisonnier au capitaine espagnol. Il connaissait déjà la belle défense du Nantais : il vint le prendre à la coupée, lui fit cadeau d'une bague en or pour le féliciter de son courage et lui promit la vie sauve à condition qu'il révélerait la cache de son trésor.


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