Manuel d'histoire d'Haïti

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LES AFFRANCHIS

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Beauvais, affranchis et Suisses jugèrent prudent d'abandonner Diègue et de se retirer à Métivier. Puis, comme les troupes de Port-au-Prince étaient trop nombreuses et trop proches pour n'être pas à craindre, Beauvais résolut de camper au Trou Caïman, au pied du morne à Cabrits. Les affranchis s'y dirigeaient quand leur arrière-garde (Doyon, chef) fut assaillie, près de l'habitation Pernier, par un détachement port-auprincien de trois cents soldats réguliers, de gardes nationaux et de canonniers de l'Arsenal. Des champs de cannes masquaient et abritaient les blancs. Les "Suisses" y mirent le feu. Poussés par un vent favorable, les flammes, en un instant, encerclèrent les blancs qui eurent une centaine de morts et de blessés. 37. — Le concordat de Damiens. C 'était une grave défaite ; elle porta les blancs de l'Ouest, d'abord hésitants, à conclure la paix avec les affranchis. Les délégués des deux partis se rencontrèrent à Damiens — à trois ou quatre kilomètres de Port-au-Prince — et y signèrent un concordat par lequel les blancs admettaient les affranchis à jouir des droits politiques. L'accord sembla sincère. On vit même le farouche Caradeux. chef de la garde nationale et si terrible jusque-là à tous les gens de couleur, circuler, bras dessus, bras dessous avec Beauvais, dans les rues de Port-au-Prince, à la grande joie de tous, vainqueurs et vaincus (24 septembre 1791). Les forces de Beauvais établirent pour la


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