Manuel d'histoire d'Haïti

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HISTOIRE D'HAÏTI

1788 à mars 1789 : trente-sept députés furent nommés dont plusieurs résidaient en France, (31 en réalité, plusieurs ayant été choisis par deux provinces). Ceux qui étaient à Saint-Domingue partirent des Caves au bruit du canon. b) Aux Etats. — Après de multiples démarches, six d'entre eux furent admis à l'Assemblée Nationale Constituante ; les autres furent écartés, mais ils restèrent à Paris pour conseiller, au besoin, leurs collègues plus heureux. c) Le revirement. — Tous ou à peu près, changèrent d'attitude après la publication de la Déclaration des Droits de l'homme. N'y lisait-on pas, en effet : Tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ? On verrait donc, un jour, les esclaves de SaintDomingue devenir les égaux des planteurs ! Ils déclarèrent qu'une Constitution, bonne pour les provinces de France, ne Carte des deputésdel'As emblée consti uante pouvait convenir à Saint-Domingue, si éloignée de la mere-patrie, et dont 1 organisation sociale était si différente. Dès lors, leur effort tendit : 1° à empêcher, par tous les moyens, les hommes de couleur et les nègres libres de faire admettre par l'Assemblée Constituante leur égalité politique avec les blancs; 2° à obtenir du roi pour Saint-Domingue la formation d'une Assemblée spéciale. 27. — L'Assemblée de Saint-Marc. Ils eurent gain de cause sur le second point; le roi leur accorda une Assemblée Coloniale. Deux cent douze députés, nommés par les seuls blancs des paroisses de Saint-Domingue, se constituèrent à SaintMarc (14 avril 1790), non en Assemblée Coloniale, mais en Assemblée Générale de la Partie Française de SaintDomingue, et manifestèrent aussitôt des tendances révolutionnaires.


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