Manuel d'histoire d'Haïti

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HISTOIRE D'HAÏTI

à deux ou trois pieds du sol. C 'était le boucan proprement dit. Sur ce gril primitif, on posait la viande et, au-dessous, on allumait un feu de bois vert. La chaleur, la fumée avec ses produits antiseptiques, (créosote ), produisaient un effet tel que la viande pouvait se garder pendant plusieurs semaines. Quant aux peaux, bien salées, séchées au soleil, elles étaient vendues. b) Les flibustiers. — C'étaient de hardis pirates, au COUUN BOUCANIER. rage à toute épreuve. D'une indépendance farouche, ils ne reconnurent, pendant un siècle, aucune autorité régulière. L'un d'eux, renommé pour son habileté, sa bravoure ou ses succès antérieurs, leur proposait-il une expédition fructueuse, ils le prenaient, comme chef pour la durée de la course et lui obéissaient aveuglément. Cachés dans les palétuviers des petites anses et montés sur de légers bateaux qu'ils manœuvraient avec dextérité, ils se dirigeaient sans hésitation et avec un ensemble impressionnant sur les voiles qui leur étaient signalées y compris les gros navires de guerre espagnols pourvus d'une nombreuse artillerie. Quand ils pouvaient les aborder et leur jeter des grappins, le courage individuel décidait du reste. Le butin, quand il y en avait, était partagé avec équité : une part plus importante était faite au chef, aux estropiés, aux blessés. Les flibustier; regagnaient ensuite la Côte de Saint-Domingue, surtout pour boire et jouer. Ils ne redevenaient hommes qu'à la course suivante.


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