PÉRIODE ESPAGNOLE
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accompagné jusqu'à Yaguana (Léogane). — Il y annonça, pour le dimanche suivant, une grande fête pour tous les chefs du caciquat.
UNE DANSE A LA COUR D'ANACAONA.
Une salle spacieuse fut construite par les Espagnols. Au jour dit, les chefs indiens, Anacaona à leur tête, y entrèrent, et à leur suite, les cavaliers espagnols qui émerveillèrent l'assistance par leurs évolutions. Soudain, Ovando porta la main à sa croix d'Alcantara. C'était un signal. Les Indiens furent saisis et attachés à des colonnes. On leur fit subir un simulacre de jugement. Les Espagnols se retirèrent ensuite et mirent le feu à la salle. Ainsi disparut toute la noblesse indienne du Xaragua. Anacaona, momentanément épargnée, fut chargée de chaînes, conduite à Santo-Domingo et pendue. Après le Xaragua, le Hyguey. Son cacique, Cotubanama, était un géant : on rapporte que l'arc dont il se servait pour lancer ses flèches était si grand qu'aucun Indien de son royaume ne pouvait le bander. Ce géant était un pacifique : il avait laissé les Espagnols s'établir et se développer à l'embouchure de l'Ozama, à SantoDomingo. Son humeur tranquille fut prise sans doute pour de la faiblesse, car après la sanglante hécatombe