Manuel d'histoire d'Haïti

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HISTOIRE D'HAÏTI

fut assez hardi, et l'on aurait oublié son insuffisance intellectuelle, s'il avait su s'entourer de collaborateurs, dévoués avant tout à la chose publique. Le président s'aperçut bientôt qu'on se moquait de lui et il vexa les Port-au-Princiens par des procédés plutôt puérils que tyranniques. Passait-il dans une rue, sur une place publique? tous, étrangers comme Haïtiens, devaient aussitôt s'arrêter, cesser, au besoin, de fumer, — et saluer respectueusement le chef de l'Etat. A tout instant, sans

CORTÈGE PRÉSIDENTIEL.

raison, les fonctionnaires de la capitale étaient convoqués au Palais pour y subir d'interminables et insipides discours. La malignité publique se vengea amplement, certes, mais en cachette. On ne douta de la bonne foi du président qu'en apprenant sa ferme décision de contracter en France un grand emprunt. Les Etats-Unis intervinrent alors, diplomatiquement, et voulurent imposer leur participation. Pour aplanir les difficultés, le gouvernement de Simon signa avec des financiers américains les fameux contrats de chemin de fer du Nord (Cap-Haïtien — Portau-Prince) et d'exploitation des figues-bananes (contrat Mac-Donald). Le pays protesta, mais en vain.


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