Manuel d'histoire d'Haïti

Page 336

326

HISTOIRE

D'HAÏTI

c) Finances. — Pour tant de projets, il fallait beaucoup d'argent. Le gouvernement d'Hyppolite n'hésita point à recourir aux frappes de monnaie métallique et aux émissions de papier-monnaie. La hausse du change reparut, lente, grâce aux efforts du président, mais graduelle; on recourut pour l'enrayer à des conventions budgétaires et à des emprunts sur place. Ce n'était que des expédients qui permirent au gouvernement de vivre au jour le jour, mais qui aggravèrent la situation financière, au lieu de l'améliorer. La dette intérieure rapporta jusqu'à 18 % d'intérêt annuel; le gouvernement entreprit de la racheter au moyen d'un emprunt de cinquante millions de francs. Voté le 14 mars 1896, dix jours avant la mort d'Hyppolite, il ne fut souscrit à Paris que sous le gouvernement de Sam. 238. — Affaires Etrangères. a) Dominicanie. —« Le président Hyppolite et le président dominicain Ulysse Heureaux eurent une entrevue officielle à Thomazeau (3 février 1890). On y parla de frontières, d'amitié des deux peuples, et surtout de garantie mutuelle contre les conspirations et les prises d'armes. Deux ans plus tard, une nouvelle rencontre eut lieu dans la baie de Mancenille. b) France. — Par crainte, sans doute, des fureurs d'Hyppolite et, peutêtre, pour esquiver certaines prescriptions des lois haïtiennes, un nombre important d'individus, issus de parents ULYSSE HEUREAUX. français, mais considérés depuis longtemps comme Haïtiens, s'étaient inscrits à la Légation de France et y sollicitaient avec instance leur naturalisation. Le gouvernement haïtien s'émut, protesta, et, après de longues discussions, eut gain de cause : la Légation annula les inscriptions faites contre tout droit.


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.