Manuel d'histoire d'Haïti

Page 279

L'EMPIRE

269

néanmoins, pénétra fort avant sur le territoire ennemi, inquiété par des guerilleros plutôt que sérieusement combattu. Mais, à San-Thomé, au cours d'un engagement, ses troupes se débandèrent et il ramena avec peine à la capitale les débris de son armée. Déçu, vieilli, sentant le régime ébranlé, Soulouque devint plus défiant encore, et, sur le soupçon le plus léger, sacrifia jusqu'à ses plus fidèles serviteurs. 187. — Fin de l'Empire. Depuis de longues années, le général Geffrard, duc de Tabara, chef de l'état-major, jouissait de la faveur impériale, quand, (décembre 1858) une conversation familière avec Faustin F* lui fit entrevoir que son dévouement était suspecté. Il comprit. Il s'embarqua clandestinement sur un canot et se transporta aux Gonaïves où, de concert avec Aimé Legros, il proclama la Révolution. Le Nord et l'Artibonite adhérèrent au mouvement. Soulouque voulut enrayer la révolution naissante ; mais la trahison l'enveloppait. Au Camp-Mary, près Saint-Marc, son armée se dispersa au premier choc ; le vieil empereur eut la vie sauve, grâce à la rapidité de son cheval. Avec le prestige militaire, la crainte qu'il inspirait disparut. Réfugié au Palais, prostré, il ne put empêcher les révolutionnaires d'occuper les postes importants de la capitale. Il se réfugia enfin au consulat français, puis s'exila (15 janvier 1859).


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.