Manuel d'histoire d'Haïti

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HISTOIRE D'HAÏTI

quise, reconnue par une simple ordonnance royale, facilement révocable, et non par un traité. f) Les traités de 1838. — L'Indépendance, concédée par Charles X, étant conditionnelle, ne devait être effective qu'après le payement intégral des cent cinquante millions. Or, la première annuité de trente millions fut aussi la dernière. Après la révolution française de 1830, les cercles politiques de Paris agitèrent l'idée d'une nouvelle expédition contre Haïti. Seule, la répugnance personnelle de Louis-Philippe nous épargna ce malheur. En France, on se faisait illusion sur les ressources d'Haïti. Les légendes des grands trésors de Toussaint et de Christophe, propagées par les anciens colons, avaient produit leur effet : Haïti, ne payant pas, et se disant pauvre, était, croyait-on, de mauvaise foi. En 1836, Dupetit-Thouars, revenu à Port-au-Prince, fit agréer par le président plusieurs réclamations de Louis-Philippe et se renseigna sur la vraie situation du Trésor Haïtien. Après avoir compulsé, à loisir, les comptes généraux de la République de 1818 à 1835, il avoua, avant de partir, qu'il MONNAIE DE BOYER. était juste de . demnité et d'en améliorer le mode de payement. En 1838, le baron de Las-Cases et le capitaine de vaisseau Baudin, plénipotentiaires du roi de France, et les commissaires haïtiens Inginac, Frémont, Labée, B. Ardouin, Séguy Villevaleix, préparèrent à Port-au-Prince deux traités : l'un politique, reconnaissant expressément, sans conditions, l'Indépendance d'Haïti; l'autre, financier, réduisant à soixante millions, payables en trente ans, le solde de l'indemnité imposée par Charles X. Les deux traités, ratifiés la même année, constituaient pour le président Boyer un vrai succès politique. L'opinion publique haïtienne pourtant, loin de désarmer, accentua son hostilité. réduire

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