Manuel d'histoire d'Haïti

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HISTOIRE D'HAÏTI

Louis XIV, devenus rois d'Espagne (1700) s'efforcèrent, il est vrai, de supprimer les abus. Cette heureuse réaction, due à Philippe V, n'eut pas le temps de pénétrer, à travers les couches d'une administration coloniale inerte et compliquée, jusqu'au peuple travailleur, vrai producteur de la richesse. Quand en 1807 Napoléon confisqua la couronne d'Espagne au profit de son frère aîné Joseph, l'aristocratie coloniale de l'Amérique latine s'émut, se souleva contre Napoléon et pour la première fois, dans les colonies espagnoles, on pensa vraiment à l'indépendance. Cette idée gagna, en peu d'années, beaucoup d'adeptes, grâce à Miranda et à Bolivar. 147. — Miranda. Miranda, né au Venezuela (1752), officier de valeur, servit en France dans l'armée de Dumouriez (1792), y fut emprisonné sous la Terreur et séjourna ensuite à Londres, puis aux Etats-Unis. En rentrant dans son pays d'origine, il s'arrêta à Jacmel. D'ordre de Dessalines, le général Magloire Ambroise, alors commandant de l'arrondissement, l'accueillit avec distinction. On a même prétendu que Dessalines, dans un entretien avec Miranda, aurait demandé sur quelles ressources le Venezuela comptait pour proclamer son indépendance. Miranda parlant avec chaleur de meetings, de discours propres à enflammer les foules, Dessalines, nerveux, l'aurait interrompu pour affirmer qu'une seule formule était efficace : "Couper têtes, brûler cayes". Miranda quitta Jacmel, avec de jeunes Haïtiens, amoureux d'aventures. Comme Dessalines l'avait prévu, Miranda échoua dans sa tentative de libération. — Bolivar. Simon Bolivar, natif de Caracas, orphelin de bonne heure, élevé par son oncle admirateur fanatique de Rous-


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