Manuel d'histoire d'Haïti

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HISTOIRE D'HAÏTI

Le général Borgella, son successeur, témoin d'un mouvement irrésistible dans le peuple et dans l'armée pour la réunion du Sud et de l'Ouest, dut reconnaître, en mars 1812, l'autorité de Pétion. 145. — La Constitution de 1816. Pétion, dictateur depuis 1809, voulut, en 1815, rentrer dans la légalité. Les assemblées électorales, enfin convoquées, choisirent leurs candidats au Sénat. Pétion décida, en outre, de reviser l'impraticable Constitution de 1806. Un comité de treize membres, présidé par Sabourin, se réunit au Grand-Goâve (fin mars 1816) pour élaborer une nouvelle Constitution qui fut promulguée le 2 juin. — Analyse sommaire de la Constitution de 1816. a) Pouvoir exécutif. — Le Président de la République est nommé à vie; il a le droit de désigner son successeur, il nomme à tous les emplois, commanJ.-M. BORGELLA de en chef les forces de terre GÉNÉRAL DE DIVISION. et de mer; seul, il a l'initiative de toutes les lois, sauf celles qui fixent les impôts publics ou les contributions. Il est aidé par trois grands fonctionnaires : un Secrétaire d'Etat (appointements annuels 6 000 gourdes), un Grand-Juge (4 000), un Secrétaire Général (4 000). Pétion confia ces postes importants à trois hommes dont il appréciait depuis de longues années la valeur professionnelle et le dévouement : J.-C. Imbert, A.-D. Sabourin, B. Inginac. Boyer, chef de la garde présidentielle, et très puissant au Palais, avait usé de toute son influence pour faire ins-


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