Manuel d'histoire d'Haïti

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POUR DÉFENDRE HAÏTI

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La Ferrière; dans l'Ouest, Pétion construisit les forts Jacques et Alexandre, sur les mornes où s'adosse Pétionville; Cangé, celui de Campan à Léogane. Dans le Sud, Férou éleva le fort de Marfranc à Jérémie, Jean-Louis François, le Bonnet carré d'Aquin, et Geffrard, la forteresse des Platons aux Cayes. — Armes et munitions de toutes sortes y furent accumulées.

118. — Le massacre des Français. a) Les préliminaires. — A différentes reprises, Dessalines avait promis aux blancs de Saint-Domingue "protection et sécurité ; mais, en les retenant dans le pays, il voulait qu 'ils fussent tous engloutis dans la catastrophe qu'il préparait.'' (MaCITADELLE LA FERRIÈRE. diou, HT, 100). Le massacre des Français, que préconisait la vibrante proclamation de l'Indépendance, fut discuté le soir même du 1er janvier 1804 au Palais du Gouverneur Général. Plusieurs généraux, Jean-Louis François, Férou, Geffrard, Bonnet se déclarèrent partisans d'une déportation en masse; les secrétaires de Dessalines, Juste Chanlatte surtout, voulaient le massacre immédiat ; Christophe et Pétion gardèrent un silence qui impressionna Dessalines. On se sépara sans avoir rien résolu. Cette haine des Français avait des causes diverses. Retenons seulement : 1° Une vengeance à exercer. Les Haïtiens étaient nombreux, dont un proche parent, un fils, un frère, un oncle, parfois même une sœur, une mère, avaient été victimes du régime de terreur de Leclerc et Rochambeau; 2° L'espoir de s'emparer des biens des colons;


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