LA GUERRE DU SUD
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100. — Régime de terreur. La fièvre jaune continuait ses ravages dans les rangs de l'armée française et l'insurrection, loin d'être étouffée, prenait chaque jour de l'extension. Leclerc s'exaspéra et recourut à la terreur ; approuvé par le seul général Rochambeau qui le surpassa en cruauté, il multiplia les fusillades, les pendaisons, les noyades. Ce régime sanglant produisit un résultat bien différent de celui qu'on attendait. La méfiance se généralisa. Les troupes indigènes qui, avec Christophe, Maurepas, s'étaient ralliées à la France, se détachèrent progressivement de Leclerc. Enfin le spectacle, souvent renouvelé de la mort, rendit les noirs indomptables : ils l'affrontaient avec le courage des martyrs d'une cause religieuse.