Manuel d'histoire d'Haïti

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HISTOIRE D'HAÏTI

Rochambeau survint avec une division fraîche : indigné de voir des Français arrêtés par une poignée de nègres, il renouvela la faute de Debelle et Boudet : trois cents soldats et cinquante officiers furent tués.

LA CRÊTE-À-PIERROT

(état actuel).

d) Fin du siège. — Le fort fut rapidement investi. Du 22 au 24 mars, la mitraille l'écrasa. De loin, les Français surveillaient leur œuvre de destruction, quand, stupéfaits, ils virent, sur les murailles du fort, une femme qui excitait les combattants. C'était Marie-Jeanne, la compagne de Lamartinièrè. Le sabre au côté, la carabine en main, elle partageait tous les périls des héroïques défenseurs de la Crête-à-Pierrot. Bientôt leurs souffrances furent intolérables. "Manquant d'eau et de nourriture, avec une chaleur accablante, ils mâchaient des balles de plomb dans l'espoir d'étancher une soif insupportable. Ils provoquaient par cette trituration une salive bourbeuse qu'ils trouvaient encore délicieuse à avaler." (Descourtilz) — Pendant une absence de Dessalines, sorti pour recruter de nouvelles troupes, l'évacuation fut décidée. Avec Magny et Lamartinièrè, la garnison


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