Manuel d'histoire d'Haïti

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HISTOIRE D'HAÏTI

de bord. Les vieux marins disaient qu'en partant d'Europe et en marchant vers l'est, des missionnaires d'abord, des marchands ensuite étaient parvenus jusqu'en Asie, dans les pays immenses, autant que riches, de la fabuleuse Cipangu. Ils disaient encore que des marins portugais avaient trouvé et trouvaient sans cesse de nouvelles terres en descendant au sud de leur pays : Côte de Guinée, Cap-Vert, Açores. . . . L'imagination de Colomb travailla sur ces données vagues. Il se convainquit peu à peu que la terre est ronde et qu'en mettant hardiment le cap à l'ouest, on atteindrait cette Cipangu, tant de fois rêvée par les navigateurs. Devenu habile marin et fort de sa conviction, Colomb résolut d'entreprendre un voyage sur l'Océan. Il lui fallait des bateaux et de l'argent. Gênes, sa ville natale, est pressentie : la réponse lui rappela que nul n'est prophète dans son pays. Où aller ? en Espagne ? en Angleterre ? en France ? Ces contrées étaient bouleversées par la guerre. Après de longues hésitations, Christophe Colomb se décida pour le Portugal. On l'y traita de fou et de visionnaire. Il passa en Espagne. Après huit ans de démarches incessantes et grâce à des concours désintéressés, comme celui du moine franciscain, Juan Perez de Marchena, prieur du couvent de la Rabida, il finit par gagner à son idée la reine de Castille, Isabelle la Catholique. Telle était la foi de Colomb en son succès qu'il exigea et obtint de l'altière


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