428
HISTOIRE
D'HAYTI.—1804.
clans laquelle il promettait de ne jamais attenter aux intérêts des Espagnols, ne leur avait inspiré que de l'horreur, et ils n'avaient pas, comme les Européens, à combattre l'influence du limât, auquel leur race était depuis long-temps accoutumée. L'esclavage était encore maintenu dans cette partie de l'île ; mais le nombre des esclaves était de beaucoup inférieur à celui des colons libres . et la servitude y était si douce, que les noirs étaient, en général, attachés à leurs maîtres; < t, d'ailleurs, les uns et les autres avaient hérité d'une haine nationale invétérée contre les habitantsde l'autre partie de l'île. Dessalines assiégea la ville de San to- Domingo, dont il n'avait pas prévu la vigoureuse résistance. Pendant le siège, une escadre française vint renforcer la garnison de la place assaillie ; et le général noir, qui avait peu d'espoir d'un prompt succès, leva le siége, et s'en retourna sans avoir atteint au cune des fins de son entreprise. Son retour au Port-au-Prince fut bientôt suivi de la révolution pacifique qui fit pour quelques mois un empire de l'Etat d'Hayti, et plaça sur le trône lé premier magistrat de cette ci-devant république. Le 8 octobre 1804 , toutes les troupes de la garnison se rendirent au Champ-de-Mars , à deux heures précises de relevée, et se formèrent en bataillon carré.