Histoire politique et statistique de l' Ile d'Hayti, Saint-Domingue

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HISTOIRE D'HAYTI. — 1802.

facilement engagé par Petion à déserter à son tour, le 16 septembre 1802 , et menaça le Cap, commis la veille à sa garde. La garnison blanche de la place, réduite par la peste à 200 hommes et à quelques soldats de garde nationale , fit bonne résistance ; mais, pendant qu'elle tenait bravement tête à un ennemi armé, les soldats placés sur les vaisseaux qui étaient en rade, massacraient sur leurs ponts et jettaient à la mer plus de douze cents prisonniers sans armes , amenés le matin à leur bord pieds et poings liés, après s'être rendus à discrétion. Dans la nuit du 17 septembre, Christophe, qui était demeuré « spectateur bénévole, » comme il le disait luimême, de l'action engagée entre les deux partis, alla se joindre à la troupe de Clervaux, qui s'était retiré sur la Grande-Rivière. Son exemple fut suivi peu de jours après par Dessalines ; et une dernière détection , celle de Toussaint Brave, abandonna les Français aux seules forces blanches que la contagion eût épargnées, 2,200 hommes à peu près, seul débris d'une armée de plus de 34,000 combattants. 24,000 avaient succombé, et 8,000 attendaient la mort, dans les hôpitaux. Bientôt la maladie ne respecta pas même le capitaine-général ; dès le moment de l'arrestation de Toussaint-Louverture , sa santé était languissante, et dans les complots imputés au chef noir, on l'avait montré surtout comme coupable d'avoir calculé sur la mort prochaine du général français.


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