Histoire politique et statistique de l' Ile d'Hayti, Saint-Domingue

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LIVRE NEUVIÈME.

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dient d'enfermer leurs dépêches dans une enveloppe adressée au commandant du port des Gonaives; mais l'effet qu'ils attendaient de cette ruse fut à peu près nul. On rendit leurs communications publiques, et ils n'en furent pas moins obligés de retourner en France, sans avoir pu faire d'autre actede la singulière autorité qui leur était commise ; car, après s'être présentés dans la partie républicaine de l'île , ils avaient également été repoussés par Pétion ; et ce chef avait déclaré qu'il ne recevrait ni eux ni quelqu'autre agent étranger que ce fût, s'il n'était préalablement autorisé à reconnaître l'indépendance d'Hayti. Pétion avait été réélu, en 1815 , président pour quatre ans, mais avant le terme de cette nomination , fatigué de la vie, tourmenté de vives douleurs physiques, et craignant que la langueur où ces souffrances plongeaient son esprit, n'influât bientôt sur ses facultés morales et sur le sort du peuple qu'il était appelé à gouverner , il mit fin à son existence, ou plutôt il se laissa mourir. Après s'être privé de nourriture pendant sept jours, il expira, le 29 mars de l'année 1818, à l'âge de quarante - huit ans moins quatre jours, en désignant pour son successeur Jean-Pierre Boyer, associé par lui depuis long-temps aux soins de l'administration de la république. Alexandre Pétion était mulâtre quarteron, fils d'un riche colon du Port-au-Prince, nommé Sa-


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