Histoire politique et statistique de l' Ile d'Hayti, Saint-Domingue

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HISTOIRE D'HAYTI. — 1791.

L'assemblée coloniale , persistant dans ses préjugés, ne voulut pas comprendre tout l'avantage qu'elle pouvait retirer de cette disposition des chefs nègres à livrer leurs frères, pourvu que l'impunité leur fût assurée : elle répondit aux députés, par l'organe de son président, « Que son assem« blée , fondée sur la loi et par la loi, ne pouvait « correspondre avec des gens armés contre toutes les lois ; qu'elle pourrait faire grâce à des coûpables repentants et rentrés dans leur devoir; « qu'elle ne demanderait pas mieux que de reconnaître ceux qui auraient été entraînés contre leur volonté ; mais qu'elle saurait toujours mesurer ses bontés et sa justice ». Les commissaires de l'Assemblée nationale avaient reçu avec plus de bonté les députés des révoltés. Après qu'ils eurent entendu les dernières intentions des colons, on ordonna de se retirer. Biassou, transporté de colère en apprenant ce qui s'était passé , voulut faire mourir tous les blancs qui se trouvaient entre ses mains ; heureusement les commissaires civils intervinrent ; ils demandèrent une entrevue avec les chefs de l'insurrection. Ils s'adjoignirent pour cette entrevue, qui eut lieu sur l'habitation Saint-Michel,. quatre des membres de l'assemblée coloniale : plusieurs colons les y suivirent. Le colloque s'ouvrit sous de mauvais auspices : M. Bultot, riche planteur de l'île , ne craignit pas «

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