Histoire politique et statistique de l' Ile d'Hayti, Saint-Domingue

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LIVRE

QUATRIÈME.

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étaient en permanence au Cap, et le sang ne cessait d'y couler, sur les arrêts expéditifs d'une commission prévôtale. Ce fut en vain que les autorités donnèrent des fêtes aux délégués de l'Assemblée nationale pour les séduire; ceux-ci comprirent ce qu'on voulut leur cacher; néanmoins ils montrèrent dans leur conduite et dans leurs actes une grande indécision , résultat nécessaire de l'insuffisance de leurs pouvoirs. Bientôt cette indécision même les rendit suspects aux yeux des membres de l'assemblée coloniale , surtout quand ils eurent rendu public un décret en date du 28 septembre, qui accordait une amnistie générale à tous les hommes libres. Ce n'était pas là ce que demandait l'assemblée : elle ne respirait plus que vengeance. Le décret du 24 septembre lui avait promis ample pâture, et ce n'était pas une ordonnance d'amnistie qu'elle croyait avoir droit d'attendre, à la suite de ce premier acte. Les chefs des noirs révoltés du Nord commençaient enfin à se fatiguer du ravage et de l'incendie. Le père Sulpice, curé de la paroisse du Trou, homme dévoué et d'une piété sincère, se rendit parmi eux, et leur apporta l'amnistie du 28 septembre. Ils se décidèrent alors à envoyer à l'assemblée coloniale et aux commissaires civils, deux d'entre eux chargés de demander l'oubli du passé et la liberté pour quatre cents principaux


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