Histoire politique et statistique de l' Ile d'Hayti, Saint-Domingue

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LIVRE TROISIÈME.

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sions espagnoles, sous le régime d'une inquisition indépendante de la cour de Rome. On distinguait les habitants en plusieurs classes : la première était celle des Espagnols purs, appelés aussi chapetons, elle ne comprenait guère que les administrateurs et les troupes envoyées d'Europe, et réunissait à peu près tout le pouvoir dans ses mains ; les créoles, descendants des Européens établis en Amérique, formaient la seconde classe ; la troisième était celle des mulâtres, c'est-à-dire des hommes nés du mélange du sang européen et du sang indien ; les métis, produits par l'union des Européens et des noirs, et enfin les noirs importés d'Afrique et ceux nés dans la colonie appartenaient à la quatrième et à la cinquième division. Le gouvernement des villes était confié à des municipalités locales, dont l'autorité se bornait le plus souvent à régler des stipulations commerciales d'un faible intérêt. San-Domingo possédait une cour de justice composée de six juges, et l'une des onze destinées à pourvoir à l'administration judiciaire dans les colonies espagnoles de l'Amérique. Les décisions de ces cours étaient soumises à un appel auprès du conseil des Indes, en Castille, excepté pour les affaires civiles, quand le sujet de la contestation n'excédait pas une valeur de trente-sept mille francs de notre monnaie. Le vice-roi de la Nouvelle-Espagne était le chef du gouvernement. Dans la partie française l'autorité ecclésiastique 9*


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