Histoire politique et statistique de l' Ile d'Hayti, Saint-Domingue

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HISTOIRE D'HAYTI. — 1789.

de telle sorte que , presque sur aucun point, excepté dans la profondeur des deux langues terminées, l'une au cap Saint-Nicolas et l'autre aux caps Tiburon et dame Marie , les établissements français ne s'étendaient pas à plus de dix lieues des côtes ; le littoral qui les embrassait en avait plus de deux cent trente, des Anses à pitres à la baie du fort Dauphin; la ligne intérieure des frontières n'avait guère qu'une longueur de quatre-vingts à quatrevingt-dix lieues. Les dernières mines de la partie espagnole avaient été comblées en 1724, sans que cette privation du dernier appât qui pût tenter la paresse des colons, tournât leur esprit vers des industries plus nobles et vers des sources de richesses qui ne tarissent jamais. Ce fut presque vainement que le roi d'Espagne Charles III proclama, en 1765 , la liberté du commerce pour les îles du Vent, et qu'à la suite du traité des limites, en 1776, on le rendit également libre entre les deux sections de l'île de SaintDomingue : les commerçants de la partie française n'y trouvèrent qu'un faible avantage, leurs voisins n'ayant d'autres richesses que quelques bestiaux, et l'argent apporté d'Espagne pour l'entretien de l'administration et des troupes. La plus grande partie des bénéfices ecclésiastiques de la colonie était dans les mains du clergé séculier. San-Domingo possédait un siége archiépiscopal, et était placé , comme les autres posses-


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