Histoire politique et statistique de l' Ile d'Hayti, Saint-Domingue

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HISTOIRE D'HAYTI. — 1784.

et il était temps qu'on s'en occupât, la famine s'était déjà fait sentir au milieu des premiers beaux jours de la paix. Mais les fruits des précédents désastres n'avaient pas jeté un germe inutile ; le nombre des esclaves marrons s'était accru, et leur audace avec leur nombre. A la tin de 1784, une centaine à peu près de ces fugitifs s'étaient retirés dans les mornes de Doko , où l'on assure que d'anciens naturels de l'île vinrent se joindre à eux. On voulut faire marcher des troupes contre ces ennemis, qu'on appellait des rebelles: les premières rencontres prouvèrent qu'on n'aurait pas bon marché de leur destruction ; il se trouvait d'ailleurs, dans beaucoup d'autres points de la colonie, des partis nombreux d'esclaves échappés de leurs chaînes et on craignait les conséquences de l'exemple donné au Doko. Le gouverneur Bellecombe, après plus de six mois de négociations, souvent interrompues par des escarmouches dont l'issue fut presque toujours à l'avantage des noirs, fit enfin un traité avec eux et reconnut leur indépendance, comme deux cent soixante ans auparavant, Barrio-Nuevo avait reconnu celle du cacique Henri et des Indiens de Boya. Cet événement dont on fit peu de bruit dans le temps, et auquel les feuilles publiques d'Europe ne donnèrent qu'une très médiocre importance, marque à peu près la dernière époque de l'histoire de la colonie de Saint-Domingue sous le gouverne-


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