Histoire politique et statistique de l' Ile d'Hayti, Saint-Domingue

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LIVRE

TROISIÈME.

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de Guinée, surtout pour le tabac du Brésil, et quatre-vingts livres de gratification par tête de noir qui serait introduite aux îles du Vent; Une prime de cent sols par quintal de morue étrangère qu'ils introduiraient eux-mêmes, laquelle serait payée par les colonies ; vingt-cinq sols, aussi par quintal, des morues qui seraient apportées directement du lieu de la pêche, et vingt-cinq sols de plus pour celles qui le seraient des ports de France ; La liberté d'importer les sirops et les tafias dans les ports du royaume, et de les y mettre en entrepôt, pour être ensuite portés à l'étranger. Ces facilités , ces primes, ces gratifications demandées, l'établissement de l'entrepôt en France du tabac du Brésil, regardaient en grande partie le ministre des finances. M. de Sartines en conféra, en 1776, avec M. Turgot et ensuite avec M. de Clugny. La ferme générale, de son côté , y mettait toute opposition, et, deux ans après la convocation, le ministre n'avait encore osé rien promettre. Cependant les choses étaient restées, quant aux colonies, dans l'état qui avait donné lieu à tant de plaintes , les deux entrepôts existaient seuls; et le maintien des lois prohibitives coûtait aux seuls établissements français de Saint-Domingue plus de trente mille nègres, précisément en 1775 et 1776, pendant les inutiles conférences de Versailles. Ce fut surtout dans la plaine du Cap que cette effrayante mortalité se fit sentir.


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