Histoire politique et statistique de l' Ile d'Hayti, Saint-Domingue

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LIVRE PREMIER.

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respectif. Leur autorité était toute militaire. Des espèces de massues, des javelots de bois, durcis au feu vers la pointe, et qu'ils lançaient avec beaucoup d'adresse , étaient les seules armes des guerriers dans les combats. Dans la partie orientale de l'île, on connaissait le maniement des flèches, introduit sans doute à la suite de quelques guerres avec les Caraïbes, insulaires voisins, à qui l'usage de cette arme offensive était familier. Dans leurs foyers, comme à la guerre, les hommes étaient entièrement nus. Les filles étaient nues comme les hommes; les femmes portaient seules une jupe de coton qui ne descendait pas au-des sous du genou. Ces peuples donnaient à leur patrie le nom d'Hayti ( terre montagneuse), qu'elle a repris depuis qu'elle a secoué le joug de la France ; ils l'appelaient aussi Quisquéia (grande terre). A la fin du quinzième siècle , au moment de la découverte , cinq caciques principaux, et indépendants les uns des autres, se partageaient presque en entier la souveraineté de l'île. D'autres chefs régnaient sur des parties moins étendues, mais avec une autorité égale. Le premier des cinq grands royaumes, celui de Magna ou de la plaine, nommé depuis Véga-Réal, s'étendait au nord-est de l'île dans une longueur de 80 lieues sur 1 o lieues de largeur. D'après le récit de Las Casas, témoin oculaire, ses nombreuses rivières roulaient l'or avec le sable de leur lit. Le cacique 1*


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