Histoire politique et statistique de l' Ile d'Hayti, Saint-Domingue

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LIVRE

SECOND.

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Domingue que le droit de conquête avait rendue française depuis près de quarante ans, mais que le même droit pouvait aussi rendre espagnole une seconde fois. D'après ce traité, les limites des possessions françaises furent fixées à la pointe du cap Rose pour la côte septentrionale , et bornées ainsi , d'un côté par les ville d'Isabelle et de SanJago ; et à la pointe de la Béate pour la côte méridionale. Dans les parties du nord et de l'ouest , renfermées dans cette ligne de démarcation , la colonie était déjà nombreuse et florissante ; mais on pouvait compter pour rien les établissements du sud. Cette partie, qui a cinquante lieues de côtes ne comptait pas cent habitants, logés sous des huttes et vivant dans dans un état misérable. Le gouvernement pour tirer avantage d'un terrain si étendu et qui paraissait si fertile, imagina en 1698, d'en accorder , pour trente ans , la propriété à une compagnie qui porta le nom de Saint-Louis. Elle devait, à l'imitation de la Jamaïque et de Curaçao, ouvrir un commerce interlope avec le continent espagnol, de défricher les vastes campagnes soumises à son privilège. Ce dernier objet, le plus important, fut bientôt le seul dont elle s'occupa. Pour hâter les progrès de l'agriculture, la compagnie distribua gratuitement des terres à ceux qui en demandaient. Chacun, selon ses besoins et ses 7*


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