Coeurs martiniquais

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COEURS

MARTINIQUAIS

chée de Mme Daubray qui la complimentait à son tour. — Allons, il faut partir si nous voulons trouver de bonnes places, fit remarquer Rodolphe. Le « concours » commence à huit heures et demie. Ils embrassèrent tous trois leur mère et sortirent, suivis de Da Ti-Clé. La distance qui séparait la rue Lucy de la rue de la Madeleine n'était pas longue à franchir, et cinq minutes s'écoulaient à peine que les jeunes gens firent leur entrée à la pension Rameau, où se pressait déjà une assistance nombreuse et choisie. La directrice, Mlle Marie Hameau (1) vint, souriante-au-devant d'eux et les introduisit dans la salle du «concours », pendant que Da TiClé se faufilait à la recherche d'Anne, sa contemporaine et son amie, espérant que la vieille servante pourrait la conduire près de Ginette. Anne, que nous avons aperçue au début de celte histoire, était en ce moment dans l'office, son domaine particulier, où seules, les privilégiées avaient leur libre entrée. Elle aussi, avait revêtu sa plus belle robe, sa « tête » la mieux réussie et, parée de ses gros anneaux tordus, elle accueillit Da Ti-Clé par lea plus admiratives exclamations, mais l'invita à attendre l'issue de la fête pour approcher de Ginette, Mme Lebon ayant interdit l'entrée du dortoir. La vieille Da ne s'y résolut qu'à regret. Alors Anne lui proposa de demeurer dans les coulisses du théâtre improvisé d'où elle jouirait parfaitement de la mise en scène des fillettes du pensionnat. I. Qu'il soil permis à l'auteur de saluer en passant cette belle et noble ligure. Elevée, en sa qualité de fille d'officier, au Pensionnat de la Légion d'honneur de Saint-Denis, Mlle Marie Rameau sut former plus tard à l'instar de cette société d'élite, les jeunes filles martiniquaises dont l'éducation lui fut confiée.


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