Les étapes de la Guadeloupe religieuse

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LES RAISONS DE CES ÉCHECS

Quelles furent les causes de ces échecs répétés ? Elles furent multiples ; mais les deux principales paraissent les suivantes, que l'on devine à la lecture de nombreuses lettres de Gouverneurs et d'Intendants. Les Administrateurs avaient peur que l'influence de l'Evèque ne devint un danger pour leur autorité. Suivant l'usage du temps, on eût choisi sans doute le Prélat dans une famille noble, et celui-ci, par ses relations avec les colons de sa caste, par ses attaches à la Cour, aurait gêné l'Autorité militaire et civile ; tandis que le Préfet apostolique, appartenant à un Ordre religieux, devait compter avec le Gouverneur, faute de prestige auprès des habitants, et parce que le Gouverneur pouvait agir sur lui par l'intermédiaire des Supérieurs de France. Nous trouvons l'écho de cette inquiétude des Gouverneurs dans un mémoire du Roi, remis, en 1775, au comte d'Arbaud, gouverneur de la Guadeloupe. « Sa Majesté a reconnu que la dignité de l'Episcopat, sans rien ajouter aux pouvoirs nécessaires aux préfets apostoliques, ne tendrait qu'à élever une autorité nouvelle plus difficile à réprimer que toutes les autres, et Elle a décidé que les choses resteraient dans leur ancien état. »

□ La seconde raison était la difficulté de trouver des prêtres séculiers à donner à l'Evêque. Il eut fallu une œuvre pour les recruter et les former, sous peine de s'exposer à de cruels mécomptes. On en tit l'expérience quand l'abbé Penaud vint dans l'île de la Martinique avec des prêtres choisis à l'aventure. • ("«'tait, dit un contemporain, un assemblage des plus


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