Les étapes de la Guadeloupe religieuse

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— 41 — Pour avoir le droit de confirmer, les Préfets firent de multiples instances à Rome. Il leur fut toujours refusé, et ce refus venait moins d'une obstination de Rome que d'une décision du Gouvernement royal, peu soucieux de grandir l'autorité des Chefs religieux qui, aux « Isles », étaient non seulement les témoins, mais les juges du Régime. Ce fut, d'ailleurs, la grande raison des échecs des tentatives faites pour la nomination des Evêques aux Colonies.

TENTATIVES INFRUCTUEUSES DE CRÉATION D'EVÊCHÉS

Dès le commencement du règne de Louis XIV, on lança l'idée de créer un Evèché pour les « isles » de l'Amérique. Houël, dès 1650, en parle dans l'une de ses lettres. Il y avait alors, à Paris, un abbé Biet qui avait voyagé en Guyane, et que du Tertre malmène fort à cause de ses idées utopiques. Il eut été volontiers candidat, et les appuis ne lui manquaient pas. Le projet s'élabore plus nettement en 1681. Louis XIV en écrit au comte de Blénac, gouverneur général des Isles. L'Evêque, résidant à la Martinique eut eu, sous sa juridiction, toutes les îles françaises aux Antilles... Il ne fut pas donné de suite à ce projet. En 1727, on parle d'un Evêché aux Isles du Vent. Le Gouvernement général des Isles a été partagé, en 1714, en deux Gouvernements généraux : celui des Isles Sous-leVont (Saint-Domingue), et celui des Isles du Vent (Martinique, Guadeloupe, Dominique). Deux Evèchés sont proposés : un pour chaque Gouvernement général. Le siège de l'Evêché des Isles du Vent eut été fixé à la Martinique. Un troisième projet, en 1773, faillit réussir. L'abbé Porraud avait déjà, du Roi, ses lettres de nomination, mais Rome ne lui envoya pas ses bulles. Il se contenta de partir pour la Martinique comme préfet apostolique.


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