Les étapes de la Guadeloupe religieuse

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- 31 — comprend, sur l'esclavage, la brutale autorité des maîtres et la guerre d'extermination poursuivie contre les Caraïbes. Ce fut un méchant plaisir pour les Seigneurs de créer compétitions et querelles entre les Missionnaires de différents < )rdres. De l'Olive commença les tracasseries, et Houël en lit son principe : « diviser pour régner ». Dès 1637, deux Capucins arrivent en Guadeloupe ; ils meurent en touchant son sol ; d*autres suivent, que nous voyons tenir plus longtemps. Les Jésuites font leur apparition, rendue facile par leur voisinage de la Martinique qui était leur terre d'évangélisation. Capucins et Jésuites vécurent d'ordinaire on bonne intelligence avec les Jacobins ; il n'en fut pas de même de quelques Carmes indésirables, survenant en 1652. Labat plaisante les Cannes « dont les bâtiments, à la Guadeloupe, se ressentent de la vieillesse de leur Ordre », et qui ne sont pas « mieux fourni d'arbres pour bâtir que de titres pour justifier leur origine prophétique ». (1) Les Dominicains demandaient aux nouveaux venus leurs lettres de pouvoirs, et ceux-ci, à leur tour, réclamaient le constat du bref de juridiction accordé aux Jacobins. Or, ces derniers ne pouvaient présenter que ta copie du bref d'Urbain VIII, dont l'original était détenu par Richelieu. Voici ce que Labat écrit à ce sujet : « A la Guadeloupe, il y a Capucins, Jacobins et Carmes déchaussés de la province de Touraine. M. Houël avait appelé ces derniers dans le temps qu'il était seigneur et propriétaire de cette île, pendant un procès que nos Pères furent contraints d'avoir avec lui au sujet des terres qui

(1) Cité par RENNARD : « Le P. Labat aux Antilles », Revue d'Histoire des Missions du 1er juin 1926.


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