Les étapes de la Guadeloupe religieuse

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— 22 — couleuvre, qu'on ne voyait jamais et qui avait comme logis une effroyable caverne,

□ Quand sonnait la guerre, on faisait choix, pour chef, d'un homme d'âge. Les jeunes n'avaient point de grades. Une harangue rassemblait les gens. On ne prenait que des volontaires. On ménageait une pirogue ou deux pour le convoi des femmes chargées du ravitaillement, et les autres pirogues voguaient de l'avant. Pas de batailles rangées : la surprise avant tout ! On n'attaquait pas de nuit, de peur de la confusion, mais à l'aube, un hurlement sacré donnait le signal. On aimait aussi les engagements au clair de lune... La légèreté de la pirogue était la suprême ressource de la fuite, en cas d'infériorité. Il n'était fait aucun quartier aux prisonniers mâles, et les femmes subissaient l'esclavage. Les armes nationales étaient le « boutou » — ou, si vous voulez, la matraque — et surtout l'arc et la flèche. Celle-ci avait sa pointe en forme de scie, et quand on devait la retirer de la plaie, elle élargissait tragiquement la blessure... Enfin, cette flèche était empoisonnée : on ne sortait pas vivant de sa violence. Des vins et des orgies couronnaient la victoire, tandis que les prisonniers de marque attendaient, dans des tortures, le feu et les coups de dents de leurs maîtres.

□ Tel était le genre de vie des Caraïbes, ce qui faisait la trame habituelle de leurs journées et de leur existence. Il faut dire quelques mots, maintenant, de leurs familiales, et de leurs croyances religieuses,

mœurs


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