Les étapes de la Guadeloupe religieuse

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- 21 — pour les uns, espagnole pour les autres, l'une et l'autre pour ceux qui n'oublient pas les longues occupations espagnoles au pays des Flandres. La houe n'était pas connue, et il était indigne du monsieur de travailler la terre; il se contentait d'en manger les produits. Les Caraïbes n'avaient pas d'outils travaillés, et les quelques lames d'un métal non identifié, en forme de croissant, dont ils étaient parfois munis, ils les devaient au butin de guerre. Ils appelaient ces lames « karakoulis ». Il est donc inutile, de nos jours, de chercher les vestiges pré-colombiens, malgré toutes les invitations de la Presse locale : et si l'on vous parle de pierres gravées, à l'Ansebertrand, aux Trois-Rivières, à Sainte-Rose, donnez-leur une date postérieure à la colonisation française : époque où le fer ouvragé permit l'inscription du monument.

□ Le Caraïbe était marin : vocation qui l'éloignait du sol. Son art était celui de son « kanaoa», de son canot, comparable à la pirogue. Il empruntait les procédés de tous les peuples jeunes : on abattait un arbre, on le creusait, on lui donnait la forme d'un berceau, on rehaussait les bords en liant des planches, et le tout était calfaté avec de l'écorce de mahot pilée. Les pirogues avaient 10, 15 et même 20 mètres de longueur. Les pagayeurs regardaient toujours le but ; ils ne rainaient pas en tournant le dos au ternie du voyage. Le jour, ils se gouvernaient sur le soleil ; le soir, surles étoiles, tant il est vrai qu'au milieu des ténèbres de la barbarie, Dieu a toujours voulu filtrer sa lumière. Le capitaine était maître à bord ; son esquif avait belle allure, fine, allongée ; la poupe était peinte d'une matière rouge qui, d'après eux était l'excrément d'une colossale


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