Les étapes de la Guadeloupe religieuse

Page 42

— 20 — Leur menu était do poisson, do crabes ot d'oiseaux : ces derniers boucanés avec leur plumage, et débarrassés de leur trop plein, au moment de servir.

Enfin, il y avait cette fameuse cassave de manioc. Quand on la présentait à l'invité large et ronde, cela voulait dire qu'il pouvait toute la manger ; quand elle était offerte pliée, le visiteur devait en laisser le centre pour les hôtes qui recevaient. On ne mange pas sans boire, et la calebasse de « ouicou » accompagnait la galette. Ce ouicou était de la cassave fermentée dans de l'eau : boisson enivrante qui était le baume de la douleur et le nerf du combat. La maîtresse de maison, habituée à frictionner d'huile tète et corps de son mari, rendait le même devoir à tout visiteur. On peut dire que ces primitifs vivaient toujours peinturés : ce qui explique leur souplesse et leur endurance au soleil. Un seul repas par jour, avec la permission de grignoter à toute heure.

□ Le travail de l'homme n'était jamais celui de la femme. Tous les matins, il y avait rendez-vous à la rivière, et quand le bain était terminé, on grageait le manioc, on cassait la croûte, et chacun s'en allait de son bord. L'homme faisait des paniers, préparait le jardin, abattait du bois, sanglait sa flèche, ou s'en allait à sa pirogue ; la femme, de son bâton pointu, plantait manioc et patates. Les Caraïbes avaient des cordages de lianes qui recevaient le nom de « pites ». Ne serait-ce pas l'origine de l'expression « pitt à coqs »? Le« pitt » est la corde tendue qui encercle le lieu du combat : le « ring », dirions-nous de nos jours. Cela ne veut pas dire que les Caraïbes connaissaient les combats de coqs, dont l'origine est flamande


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.