Les étapes de la Guadeloupe religieuse

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— 18 — grâce a l'air froid des montagnes, leur repaire, disséminés et traqués, survivant en leur dernière bastille : la Dominique. COMMENT VIVAIENT-ILS ?

Ces caraïbes étaient « forts, robustes et gras », de teinte olivâtre, et si leur front était large et sans relief, cela venait du premier traitement qu'ils subissaient petits : la mère aplatissait la tête de l'enfant ; s'ils étaient rouges, cela tenait à leur goût du tatouage : ils se peignaient de roucou. Ils étaient d'humeur mélancolique et sombre, qu'accentuait leur vie de coureurs des mers. En fait d'arts, ils se limitaient aux nécessités du ménage, chasse, de la guerre et du sol ; ils fabriquaient paniers et hottes, hamacs et cotonnades appelées rassades. C'est tout. de la

Leur cruauté ne s'exerçait qu'à la guerre : les prisonniers devenaient pâture de festin ; les femmes augmentaient le troupeau des esclaves. Parfois, ils se laissaient apprivoiser, consentant à quelques échanges en nature avec les Européens. Experts dans le talent de mendier, ils n'étaient pas plus voleurs que les premiers Colons, affirme leur missionnaire : le Père Breton. Ils vivaient par tribus : torité de l'Ancien.

ensemble de familles sous l'au-

Au centre du village, il y avail la grande demeure commune : le Carbet. On plantait des pieux sur une longueur de 30 mètres ; on les reliait à la tète par des rondins. C'était le faite, auquel on ligaturait, à espaces réguliers, à droite et à gauche, d'autres rondins qui se penchaient vers la terre pour la toucher ; le tout était recouvert de lataniers et de branchages ; pas d'autre ouverture que celle d'entrée. C'était, pour les hommes, le salon de conversation, la salle de conférences et le réfectoire principal. La nuit, ils se


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