Les étapes de la Guadeloupe religieuse

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— 8 — P. Pélican parla on l'église Saint-Jacques, avec applaudissements. Ils partirent le dimanche suivant, 25 mai, avec la flottille commandée par M. de l'olive et M. du Plessis. Le premier navire— Capitaine Fel — portait les chefs : deux Religieux et quatre cents hommes « engagés » pour trois ans à travailler dans la Colonie. L'autre vaisseau, plus petit — Capitaine David Michel — portait deux Religieux et cent cinquante personnes. La traversée fut heureuse ; à déplorer seulement la perte d'un passager. (1)

Le 25 juin, on touchait la Martinique où, en débarquant, on planta une croix, au chant du Vexilla Regis. Quand Jésus-Christ eut pris possession de cette terre nouvelle le Roi de France s'en rendit maître à son tour : les Chefs de la flottille attachèrent, de leurs mains, les armes du Roi de France à la hampe de la Croix. Un Te Deum termina.(2) Les Caraïbes assistaient respectueusement à cette cérémonie dont le sens leur échappait, mais dont, à distance, ils répétaient les gestes. Les Chefs français se rembarquèrent le lendemain même, pour passer à la Guadeloupe que l'on croyait distante de 25 lieues, alors qu'il s'agit de 180 kilomètres. Le 28 juin, selon le Père du Tertre (3), le 29 juin, selon le Père breton, missionnaire de la première heure, on mouillait au nord de Sainte-Rose. O m mit en état de défense le coin de terre où l'on descendit, qui fut appelé Fort Saint-Pierre, à cause du jour dédié aux bienheureux Apôtres. on improvisa une chapelle de branchages — un ajoupa caraïbe — on dressa un autel de pierre et de gazon, une voûte de verdure, et le Père Pélican officia, on pense avec quelle émotion. (3)

(1) REXNARD, p. (2) Idem, p. 79. (3) Echo des Antilles, 1913, p. 158.


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