Les étapes de la Guadeloupe religieuse

Page 250

— 214 — PRINCIPAL OBSTACLE

« La principale plaie, génératrice de toutes les autres dans les Colonies, est le concubinage, au sujet duquel, toutefois, on remarque qu'assez habituellement il existe une fidélité sérieuse et réciproque des deux parties. « En 1912, lors de mon arrivée à la Guadeloupe, la proportion moyenne des naissances illégitimes s'élevait à 70 ou 80 % ; les mariages chrétiens étaient au nombre d'environ 10 et 15 par an, dans les paroisses de 5 et 10.000 âmes. « Du fait de ce profond désordre moral, la véritable famille chrétienne disparaissait, la pratique de la vie religieuse devenait rare, existant plutôt pour les enfants et les vieillards ; encore faut-il dire qu'un bon nombre de ces derniers restaient dans une situation irrégulière jusqu'à la fin de leur vie. « De cette façon, pour beaucoup, la pratique religieuse se réduisait, en fait, au sacrement de baptême, à la première communion... et aux funérailles religieuses. Tous, en effet, tenaient absolument à ces dernières cérémonies qu'ils regardaient en somme comme un huitième sacrement dont l'effet, pensaient-ils, devait être de les « réhabiliter » devant Dieu et devant les hommes. De là résultaient autant de négligences, de peu d'empressement et de manque de bon vouloir pour se réconcilier avec Dieu avant la mort, que de désirs ardents et de soins empressés, soit de la part des intéressés, soit de la part de leurs parents, pour obtenir les honneurs des funérailles religieuses.

BUT A ATTEINDRE

« En présence de cette situation, mon but précis fut d'arriver, avec l'aide de Dieu, à la conversion et à la sanctification progressive des âmes, pour la restauration du


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.