Les étapes de la Guadeloupe religieuse

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— 209 LA SÉPARATION

M. Duval administre à nouveau le Diocèse. Un rescrit du Saint-Siège, du 2 octobre 1907, le confirme dans sa charge, avec le titre plus étendu et plus ferme d'administrateur apostolique. Il voit venir l'orage, et essaye même de le retarder. Sur une pétition adressée au Ministre des Colonies par la presque unanimité (28 sur 32) des Municipalités de la Guadeloupe, le Diocèse obtient un sursis à l'application immédiate delà loi de 1905 qui eut été, pour la Colonie, un désastre budgétaire plus encore qu'une atteinte à la Religion. Alors, successivement, furent créés et organisés, les Conseils de Paroisse, substitués aux Conseils de Fabrique concordataires ; le Comité de défense religieuse, l'œuvre du Denier du Culte, qui entre peu à peu dans les mœurs de notre population catholique. Pendant ce temps, les bourses gratuites, qui permettaient aux élèves du Grand Séminaire des Colonies de parfaire leurs études, en vue de leur ministère dans la France d'outre-mer, étaient totalement supprimées. C'était l'arrêt de la vie religieuse dans sa source : les vocations sacerdotales.

□ Depuis 1906, le Gouvernement français avait cessé d'inscrire aucun prêtre nouveau au cadre colonial. En juillet 1909, les Frères de Ploërmel quittaient définitivement la Colonie. Dans une lettre-circulaire, M. l'Administrateur apostolique voulut les magnifier. Il le fit d'un style noble où ne perçait, cette fois, aucune réticence. Les diocèses coloniaux se trouvèrent dans une grande pénurie d'ouvriers apostoliques ; mais nul, parmi les trois, ne fut plus en souffrance que celui de la Guadeloupe où déjà une dizaine de paroisses étaient abandonnées.


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