Les étapes de la Guadeloupe religieuse

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— 196 — « propre de chaque diocèse ; il sera commun à plusieurs « diocèses : ce qui est le cas dans d'autres régions. » La partie fut gagnée à Rome.

□ « Il ne suffisait pas d'avoir convaincu le Saint-Siège et le Gouvernement; il y avait aussi à tenir compte des hauts fonctionnaires intéressés. Du haut en bas de l'échelle, ils avaient leur mot à dire, sinon dans l'érection même des Evêchés, du moins dans les réglementations rendues nécessaires par ce fait. De là, de longues tractations où le P. Libermann eut besoin de toute sa patience et aussi de toute sa diplomatie. Il fallait à la fois ménager la susceptibilité de l'Administration, et soustraire l'Evoque à son autorité : ce n'était pas facile. « Il fit d'abord régler que les Evoques coloniaux correspondraient directement avec le Ministère des Cultes, comme les Evèques de France. Mais le Département de la Marine exigea que la correspondance passât par lui, au titre des Colonies. C'était revenir à l'ancien système, parce que toute la correspondance officielle arrivait par les Gouverneurs, et les Evèques n'auraient rien pù traiter sans leur assentiment. Or, il fallait à tout prix soustraire les Evèques à l'action des Gouverneurs. Après de longs pourparlers, il eut gain de cause. « Il fallait aussi régler la question des préséances. Le Gouverneur devait avoir le premier rang comme chef de la Colonie, mais il fallait cependant marquer l'indépendance de l'Evêque. Il fallut toute une série (h1 règlements minutieux pour mettre les choses au point, sans blesser personne. Il y avait un double danger : ou bien créer dans la-Haute Administration une opposition qui pouvait devenir efficace, ou bien laisser remettre les Evèques dans la servitude qui avait écrasé les Préfets apostoliques. Le


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