Les étapes de la Guadeloupe religieuse

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LA CRÉATION DES EVÈCHÉS COLONIAUX

Le 24 janvier IS 19, le gouverneur Fiéron embarqua brutalement, presque manu militari et d'un seul coup, le Procureur général, chef de l'administration Judiciaire, plusieurs autres fonctionnaires et l'abbé Dugoujon, le préfet apostolique. Cet acte inconsidéré hâta la création du Diocèse. «En quittant la Guadeloupe, M. Dugoujon se nomme un remplaçant en la personne de l'abbé Victor Drouelle, qui appartenait, comme lui, à la Congrégation de la SainteCroix. Il avait trente-sept ans et venait de l'Amérique du Nord. C'était un homme d'une réelle valeur, plein de jugement et de bon sens. En très peu de temps, il répara toutes les maladresses de M. Dugoujon. Il devait rester en charge, comme vice-préfet jusqu'à l'arrivée du premier et nouvel Evèque. Il quitta la Guadeloupe en juin 1851. » (l)

□ Les deux années qui suivirent le décret de l'émancipation des Esclaves furent bien parmi les plus tristes de toute l'Histoire Religieuse de cette première moitié du XIXe siècle. « Jamais l'Autorité n'avait été aussi déconsidérée. Les prêtres, comme les fidèles, avaient perdu tout respect pour elle. Et cela moins par la faute des hommes, qui ne furent pas toujours sans valeur, que connue conséquence directe du système en vigueur. Il apparut clair comme le jour, aux yeux de tous, qu'un changement s'imposait. Et cela contribua grandement à faciliter la tâche de ceux qui s'attelèrent à cette besogne ingrate de restaurer l'Autorité religieuse dans les Colonies.

(1) R. P. Joseph JANIN, S. Sp., Le Clergé Colonial, de 1815 à 1850, pp. 392 et 393.


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