Les étapes de la Guadeloupe religieuse

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- 172 « La simplicité et le travail font le caractère distinctif des Sœurs de Saint-Paul. Rien ne les désigne à l'attention. « Leurs principales austérités sont leurs fatigues incessantes et leur dévouement. Pour répondre à l'esprit de leur Institut, on en a vu, atteintes de maladies, so dépenser au service du Seigneur jusqu'au dernier fil de leur vie ; d'autres, braver la mort dans les temps d'épidémie, et succomber à la place de ceux qu'elles étaient venu sauver ; d'autres enfin, s'offrir d'elles-mêmes et à l'envi pour voler, sous un climat meurtrier, au soulagement de toutes les misères humaines. » Dès leur venue dans la Colonie, elles se sont dévouées au soin des lépreux de la Désirade : ces malades qu'on peut appeler des « morts anticipés ». L'Administration les a retirées en 1907. Elles étaient à la Prison, à l'Asile des Aliénés. Elles n'ont plus droit d'entrée, ou plutôt elles n'ont plus « d'ordre de service ».

□ Si nous voulions encore concrétiser le portrait de la Sœur de Saint-Paul, il nous suffirait de demander aux anciennes toujours en fontion à Thillac, à l'Evêché, à Marie-Galante de nous parler de la sœur Thérèse, surnommée « la Colonelle ». Née bretonne, le 27 janvier 1835, elle affichera toujours, à bon escient, sa foi et sa volonté de granit. Elle est d'abord institutrice, missionnaire en Indochine, défenseur des écoles libres en France, et de nouveau missionnaire à la Guadeloupe. Elle a 60 ans quand la République, voulant laïciser la Charité, lui donna son congé de l'Hôpital militaire de Pointe-à-Pitre. Elle emporte avec elle une note du médecin-chef :' « Je, soussigné, certifie que la sœur Thérèse, âgée de 60 ans, après 10 ans passés en France dans l'Enseignement et 20 ans dans les hôpitaux militaires de la Cochinchine et du Tonkin, a servi 10 ans à l'Hôpital militaire de Pointe-


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